Page 2 - Guide éthique à l’intention des médecins psychiatres légistes canadiens
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         62    et en tant que personne digne de respect.
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         64    En tout temps, le psychiatre légiste agit respectueusement et préserve la dignité de la personne évaluée.
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         66    3. Exercer l’art et la science de la médecine avec compétence, intégrité et sans défaillance.
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         68    Le psychiatre légiste a le devoir de fournir des opinions qui sont justes, objectives, non-partisanes ou biaisées. Le
         69    psychiatre légiste vise l’impartialité, indépendamment de la partie qui requiert ses services.
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         71    Étant donné la nature contradictoire de multiples procédures juridiques, être recruté par une partie lors d’ une affaire
         72    juridique  expose  les  psychiatres  légistes  à  la  possibilité  de  biais  involontaires  et  au  danger  que  leur  opinion  soit
         73    déformée au service de la partie qui requiert ses services. Il incombe aux psychiatres, à la faveur d’une réflexion
         74    continue, de minimiser les biais potentiels en agissant de façon honnête et en tâchant d’offrir une opinion qui soit aussi
         75    objective que possible.
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         77    Les psychiatres qui assument le rôle d’expert  pour  des patients avec  lesquels  ils  entretiennent  une relation
         78    thérapeutique  sont confrontés  à  des principes éthiques  contradictoires qui doivent être  identifiés  et gérés.  Les
         79    psychiatres traitants qui ont mené une évaluation des risques auprès de leur patient et qui offrent une opinion légale
         80    sur les résultats à la cour, à une Commission d’examen ou à un autre tribunal peuvent fournir une opinion susceptible
         81    de donner une image négative de leur patient, nuisant ainsi potentiellement à la relation thérapeutique. La nature
         82    contradictoire des procédures juridiques où le psychiatre endosse un double rôle doit être acceptée et prise en charge
         83    professionnellement. En outre, le potentiel de biais thérapeutique dans l’opinion du psychiatre, doit être identifié et
         84    assumé.
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         86    Dans certaines situations, il est approprié ou nécessaire d’exercer ce double rôle. L’interdiction d’exercer un double
         87    rôle n’est pas absolue et les principes éthiques demandent que ce double rôle soit communiqué à la personne évaluée
         88    (le patient) et à toutes les parties en cause. En outre, les limites à la confidentialité et toutes autres limites liée au
         89    double rôle doivent être divulguées dans les rapports écrits et/ou les témoignages de vive voix.
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         91    À ce titre, les psychiatres traitants demeurent particulièrement prudents lorsqu’ils agissent à titre de témoins experts
         92    pour leurs patients. Lorsqu’ils assument ce double rôle, celui-ci devrait être souligné, notamment en avisant le juge des
         93    faits qu’il y a un potentiel de biais dans leur opinion de sorte qu’une valeur appropriée soit accordée à celle-ci. Les
         94    psychiatres légistes devraient se récuser s’ils ne sont pas préparés à livrer en témoignage une opinion juste, objective
         95    et impartiale.
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         97    L’honnêteté, l’objectivité et la rigueur de l’évaluation clinique peuvent être questionnables quand l’opinion d’un expert
         98    est offerte sans un examen personnel de la personne évaluée. Dans certaines évaluations (comme des examens de
         99    dossiers pour  des cas de  négligence),  un  examen  personnel  n’est pas  obligatoire. Dans d’autres évaluations
        100    médicolégales, si, après une tentative appropriée, il n’est pas possible de mener un examen personnel, une opinion
        101    peut néanmoins être rendue d’après l’information disponible. Dans ces circonstances, il incombe au psychiatre de
        102    mettre tout en œuvre pour que les déclarations, les opinions, et tout rapport ou témoignage fondés sur ces opinions
        103    affirment clairement qu’il n’y a pas eu d’examen personnel et qu’elles    présentent toutes les limites  de l’opinion qui
        104    en résulte.
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        106    Les honoraires demandés comme fonds de prévoyance portent atteinte à l’honnêteté et aux efforts consentis pour
        107    rechercher l’objectivité et ne devraient jamais être acceptés. Les honoraires payés d’avance ne créent pas les mêmes
        108    problèmes en regard de l’honnêteté et de l’objectivité; ils peuvent même favoriser ces objectifs et peuvent donc être
        109    acceptés.
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        111    Les psychiatres légistes s’abstiennent de faire des déclarations publiques sur le diagnostic direct ou les conclusions
        112    définitives concernant les personnalités publiques sans le bénéfice d’une évaluation officielle, directe.
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        114    4.  Participer  à un programme de formation  continue  pour  maintenir  et  améliorer  ses  connaissances,
        115    compétences et attitudes professionnelles.
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        117    Les psychiatres légistes participent à l’apprentissage continu et au perfectionnement des compétences. La science de
        118    la psychiatrie légale et les conclusions de la jurisprudence évoluent constamment. On attend des psychiatres légistes
        119    qu’ils performent  au  niveau des  compétences  les  plus élevées et selon leurs capacités. Ils  sont donc tenus  de
        120    continuellement perfectionner leurs compétences et d’accroître leurs connaissances.
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        122    5. Promouvoir et maintenir la santé et le mieux-être personnels.
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