Page 1 - Guide éthique à l’intention des médecins psychiatres légistes canadiens
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VERSION PRÉLIMINAIRE : ne pas diffuser ou citer.



           1          Guide éthique à l’intention des médecins psychiatres

           2                                    légistes canadiens
           3                            Mise à jour de la version préliminaire : le 8 janvier 2018
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           5   Approuvé par le Conseil d’administration de l’Académie canadienne de psychiatrie et droit (ACPD) le 17 janvier 2018,
           6                              et ratifié par les membres de l’Académie le [date].
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           8   Préambule :
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         10    La psychiatrie légale est une surspécialité de la psychiatrie pour laquelle l’expertise scientifique et médicale est utilisée
         11    dans le cadre juridique en vue de résoudre des questions d’ordre civil, pénal correctionnel ou législatif. Les psychiatres
         12    légistes sont également spécialisés dans le domaine de l’évaluation et du traitement de populations particulières, telles
         13    que les jeunes délinquants, les délinquants sexuels et les délinquants violents.
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         15    L’Académie canadienne de psychiatrie et droit (ACPD) se consacre à promouvoir les standards de pratique les plus
         16    élevés en psychiatrie légale. En reconnaissance des aspects uniques de la pratique psychiatrique légale, qui se situe
         17    à l’interface des professions de la psychiatrie et du droit, et qui inclut la réhabilitation en psychiatrie légale ainsi que la
         18    psychiatrie correctionnelle, l’Académie présente ce guide d’éthique de la pratique.
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         20    Le Code de déontologie (2004) de l’Association médicale canadienne (AMC) concerne tous les médecins qui exercent
         21    la médecine au Canada et guide par conséquent les aspects des traitements de la pratique psychiatrique légale. Tout
         22    en suivant le cadre de l'AMC, ces lignes directrices expliquent le rôle thérapeutique parfois limité en psychiatrie légale
         23    et développent les principes éthiques spécifiques applicables à la pratique médico-légale.
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         25    Dans cette version du guide, l’ACPD fait référence à de nombreux principes de l’Ethics Guidelines for the Practice of
         26    Forensic Psychiatry (2005) de l’American Academy of Psychiatry and the Law. Les modifications concernent entre
         27    autres celles qui sont compatibles avec la pratique canadienne.
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         29    Le psychiatre  légiste, comme  tout médecin, est appelé  à  pratiquer  d’une manière qui concilie ses  obligations
         30    concurrentes envers la personne et la société.  Un exemple particulièrement complexe est  celui de la pratique
         31    correctionnelle, où les médecins peuvent être confrontés à des demandes de priorisation des intérêts institutionnels au
         32    détriment de la pratique éthique. Néanmoins, la psychiatrie devrait être, et demeure guidée de manière appropriée par
         33    les principes éthiques sous-jacents de la bienfaisance, du respect des personnes, de l'honnêteté, de la justice et de la
         34    responsabilité sociale.
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         36    Ce Guide éthique de l’ACPD sert de guide et non de directives à la pratique individuelle, face aux dilemmes éthiques
         37    que soulève la pratique de la psychiatrie légale.
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         39    1.  Tenir compte d'abord du mieux-être du patient.
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         41    Bien que dans maintes situations les psychiatres légistes soient conscients et tiennent compte du mieux-être des
         42    patients et des personnes évaluées, l’évaluation en psychiatrie légale exige souvent de donner une importance égale
         43    à d’autres obligations éthiques, notamment le respect de l’administration de la justice, le devoir de protéger les autres,
         44    la responsabilité sociale, et l’atteinte de l’objectivité et de l’honnêteté.
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         46    Pour mener une évaluation en psychiatrie légale, les psychiatres légistes ont le devoir de fournir des opinions qui soient
         47    justes, objectives et impartiales, même si leurs opinions peuvent paraitre comme étant préjudiciables à l’expertisé. La
         48    personne évaluée devrait en être informée au début de l’évaluation lors de l’obtention du consentement éclairé.
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         50    En pratique clinique, une telle conciliation de principes contradictoires peut être en jeu, même si le mieux-être du patient
         51    devrait toujours être priorisé. Le psychiatre légiste doit distinguer entre le rôle thérapeutique et le rôle d’expert.
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         53    Les psychiatres légistes refusent de participer ou de donner leur appui à des pratiques qui portent atteinte aux droits
         54    de la personne. Les psychiatres légistes ne s’impliquent jamais dans la torture ou dans des pratiques qui prônent la
         55    torture.
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         57    Le psychiatre légiste s’efforce d’offrir des soins de qualité qui sont sécuritaires et fondés sur des données probantes
         58    autant que possible, afin de ne pas causer de préjudice au patient. Si un préjudice survenait, le psychiatre légiste
         59    aiderait à divulguer les faits au patient, et selon que ce soit approprié ou applicable, à la famille.
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         61    2. Exercer la profession de la médecine d’une manière qui traite le patient ou la personne évaluée avec dignité

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